CHEVALEYRE LAAV
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Livres anciens, Arts visuels, objets d'Art et de collection




LA GRANDE
DANSE MACABRE
DES HOMMES
ET
DES FEMMES
À Troyes, chez Jean-Antoine Garnier,
vers 1770
La grande Danse macabre des Hommes et des Femmes,
Historiée et renouvellée de vieux Gaulois, en langage le plus poli de notre temps.
Avec
Le débat du Corps & de l'Âme.
La Complainte de L'Âme damnée.
L'Exhortation de bien vivre & de bien mourir.
La vie du mauvais Antechrist.
Les quinze figures du Jugement.
A Troyes, Chez Jean-Antoine Garnier, Imprimeur-Libraire, rue du Temple. Avec Permission.
D'après la Danse macabre de Paris, peinte en 1424 et 1425 sur le mur d'un charnier du cimetière des Innocents, détruit en 1669.
In°4, 22 x 17 cm. Modeste reliure postérieure, plein parchemin.
Exemplaire complet de ses 60 gravures originales, certaines répétées. Les 4 dernières pages sont des fac-similés. Restaurations éparses entraînant parfois une perte de lettre au niveau de la pagination (pages 2, 71 et 72), rognage un peu court entraînant une atteinte à la foliotation en deux endroits (feuillets A2 et E2). Rares rousseurs, très bel état de conservation par ailleurs.
Exemplaire imprimé vers 1770 (Jean-Antoine Garnier est un imprimeur et libraire actif à Troyes entre 1766 et 1780). Il est est le descendant de Pierre Garnier, à qui le roi a accordé la permission d'éditer et de distribuer cet ouvrage le 6 mai 1728.
Cette grande Danse macabre des hommes et des femmes se présente comme un dialogue entre la Mort et le vivant qu'elle s'apprête à entraîner avec elle dans une danse éternelle. La mort fauche indifféremment hommes et femmes, jeunes et vieux, riches et pauvres, rappelant à chacun que les ''grands'' de ce monde mourront tout comme les ''petits'', et que dans la mort, nul ne gardera privilège de sa vie.
Le thème de l'Art macabre est très populaire en Europe à la fin du Moyen-Âge. Les Danses macabres ornent alors les murs de certaines églises, de cimetières, de cloîtres ou d'ossuaires.
La Danse macabre de Paris, que copie l'exemplaire de Garnier, est une fresque peinte en 1424 et 1425 sur le mur du charnier sud du cimetière des Innocents de Paris (certainement la plus ancienne des fresques peintes sur ce thème).
Le seul témoignage qui perdurera de cette série de motifs devra son existence à une nouvelle technologie : l'imprimerie (le mur du cimetière sera détruit en 1669, et la Danse macabre disparaîtra avec lui). Guyot Marchant imprimera une première ''Danse macabre avec gravures et vers'' en 1485, dont il ne subsiste aujourd'hui qu'un seul et unique exemplaire, puis une seconde édition enrichie en 1486. Il publiera cette même année la première ''Danse macabre des femmes''.
Devant le succès du livre, de nombreux imprimeurs s'empareront du thème pour publier leur propre édition de la Danse macabre en différentes villes: Genève, Rouen, Lyon, Troyes... toutes basées sur les éditions originelles de guyot Marchant.
Le succès perdura jusqu'au XVIIIème siècle, et devint plus populaire encore avec les éditions populaires de colportage, comme celles données par les Garnier à Troyes dès 1728. Imprimées sur papier fin, non reliées, ces publications étaient plus grossières, moins coûteuses à produire, mais plus lucratives.
Si le livre était populaire, il le devait aussi à son abondance d'illustrations, le rendant ainsi plus accessible à une époque où l'analphabétisation était encore importante.
La plupart des exemplaires imprimés ont été progressivement détruits. Les exemplaires existants encore aujourd'hui seront donc toujours d'une grande rareté.
Très bel exemplaire.
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Réservé